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    Maître Muriel Ouaknine-Melki : "Il n'est pas possible de soutenir que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité nationale et de donner 500 euros d'amende" au maire PS de Dordogne

    3 minutes
    18 décembre 2025

    ParGabriel Attal

    Maître Muriel Ouaknine-Melki : "Il n'est pas possible de soutenir que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité nationale et de donner 500 euros d'amende" au maire PS de Dordogne
    La présidente de l'Organisation Juive Européenne (OJE), Maître Muriel Ouaknine-Melki

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    Maître Muriel Ouaknine-Melki est revenue ce jeudi matin dans "la chronique de l'OJE" sur l'amende de 500 euros qu'a écopée Bernard Bazinet, maire PS d'Augignac, en Dordogne qu'il devra verser à une association d'aide aux victimes suite à ses propos antisémites tenus sur son compte Facebook "La France trop youpine" dans le Morning de Rudy Saada sur Radio J. "Il y a quelque chose d'assez surprenant et d'assez insupportable à voir le positionnement du parquet en région où les propos ont été tenus qui considère que les faits sont suffisamment graves pour faire l'objet de poursuites mais qui finalement, dans un second temps se rétracte un peu et propose une mesure alternative à la peine qui est une amende que cet élu de la République devrait acquitter entre les mains du trésor public et qui devrait être versée par la suite à une association d'aide aux victimes mais ce n'est pas le propos et là n'est pas le sujet. Il y a dans un premier temps une volonté affichée du gouvernement et du Garde des Sceaux qui a pris plusieurs circulaires depuis le 7 octobre 2023, on en est à la troisième circulaire qui est adressée au parquet, à tous les parquets de France dans laquelle il est indiqué que la politique pénale du gouvernement, portée par le Garde des Sceaux et assumée par le Garde des Sceaux, vis à vis de la lutte contre l'antisémitisme est une politique qui doit être ferme, rapide et coercitive, ce qui signifie que le parquet doit rentrer en voie de poursuite et les juridictions après apprécier s'il faut oui ou non condamner lorsque des faits sont avérés en matière d'antisémitisme. Et là, dans les faits qui nous occupent, la personne a reconnu les faits qui lui sont reprochés, les faits sont totalement avérés et le traitement judiciaire qui réverbe à cette provocation à la haine, car c'est ainsi que nous l'avons qualifiée à l'OJE dans la plainte que nous avons adressé au parquet, finalement ne donnerait comme conséquence qu'une simple amende de 500 euros. Il faut savoir que pour des faits de provocation à la haine, la condamnation est bien plus lourde : elle est d'un an de prison ferme et l'amende est aussi bien plus lourde puisqu'on est sur 35 000 euros d'amende pour des faits de cette nature. Il n'est pas possible qu'aujourd'hui de venir soutenir que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité nationale et de donner ce type de mesures. Evidemment que nous nous sommes étonnés de cette proposition du parquet, nous saisissons le procureur général pour expliquer à quel point nous ne sommes pas d'accords avec cette décision du parquet. Parallèlement à ça, nous avons aussi adressé un courrier au ministre de l'Intérieur qui a la possibilité de prononcer une peine de suspension de ce maire de ses fonctions. C'est un courrier qui est parti à son attention directement car nous à l'OJE nous considérons que lorsque des propos pareils sont tenus par un élu public c'est encore plus grave et doivent faire l'objet de sanctions exemplaires", a souligné Maître Muriel Ouaknine-Melki, avocate.

    La chronique complète de Maître Muriel Ouaknine-Melki est à retrouver ici.

    Gabriel Attal