Dans une émission de "Hors Série" diffusée sur France 3 samedi soir, le député de la 18e circonscription de Paris, Aymeric Caron et le cinéaste Eyal Sivan ont livré une analyse critique du traitement médiatique des communautés juives et musulmanes en France dans la période post-7 octobre.
Tout d'abord, une première séquence montre Aymeric Caron qui s'interroge sur les critères de sélection des invités sur les plateaux TV dans les émissions traitant du conflit israélo-palestinien. "Je ne me suis jamais demandé si Thomas Sisley était juif ou pas, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est quel acteur il est", affirme-t-il. Il suggère que les médias détiendraient des listes d'invités juifs à inviter lors de ces débats, ce qui serait une pratique problématique selon lui. "Ce n'est pas possible qu'un groupe qui représente zéro quelque chose de la population française, c'est-à-dire moins que les handicapés, ait autant de place." "Si on lui donne autant de place, c'est parce qu'il y a un fantasme antisémite extrêmement ancré, qui est que les juifs, ils ont du pouvoir, et donc on a intérêt à être de leur côté", tente d'expliquer Aymeric Caron.
Caron et Sivan critiquent ensuite la participation massive des ministres français au dîner du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France), que le député décrit décrit comme "une organisation qui représente un État étranger". "On parle des musulmans en France aujourd'hui comme on parlait des juifs dans les années 30 en France, avec le même mépris, avec la même idée que ce sont des gens qui ne sont pas adaptés à la République." Il conclut en reliant les événements de Gaza à la situation française : "Ce qui se passe à Gaza, ce qui se passe en France aujourd'hui [...] c'est la question de la barbarie qui n'a pas du tout été vaincue en 1945."
Gabriel Attal