Dans son discours lors du 39e dîner du CRIF jeudi soir, le président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France, Yonathan Arfi, a mêlé gravité et espoir républicain. Face à l'explosion de l'antisémitisme depuis le 7 octobre 2023, il a dénoncé "un antisémitisme d'atmosphère". "Faut-il retirer la mezouza de nos portes, dissimuler son étoile de David ? Je refuse que les Juifs choisissent entre leur identité et leur sécurité."
Le responsable communautaire a fustigé l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, accusée d’"hystériser" le débat et de sacrifier la République au "communautarisme assumé" et appelé la gauche à se séparer de ce parti politique. "La gauche doit se démélenchoniser", a-t-il lancé.
De son côté, le Premier ministre français, François Bayrou, a tenu un discours mêlant émotion et fermeté. Le locataire de Matignon a réaffirmé l'engagement de la République contre l'antisémitisme. Et face à l'explosion des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023 en France (1570 en 2024, quatre fois plus qu'en 2022), Bayrou a annoncé des mesures claires : renforcement des patrouilles autour des lieux juifs, circulaire du garde des Sceaux pour traquer l’antisémitisme dissimulé, et cellules de veille dans les universités.
Il a aussi redit le soutien indéfectible de la France à Israël, a appelé à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération de tous les otages encore détenus par le Hamas et a redit la position de la France favorable à une solution à deux Etats. "Deux peuples vivront librement, côte à côte", a souligné le Premier ministre.
Gabriel Attal