Le Rabbin Haïm Nisenbaum a présenté ce vendredi matin à 7h05 son billet de Chabbat au micro de Rudy Saada sur Radio J et est revenu sur la fête de Hannouka et sa symbolique : "En cette presque veille de Hannouka, c'est bien entendu la fête qui occupe toutes nos réflexions. Une fête très particulière parce que la lumière y est le principal élément que l'on célèbre. Ca a été remarqué à de nombreuses reprises, Hannouka nous renvoie à des temps très troublée de l'histoire juive. Nous affrontons la grande puissance militaire du temps et de la région, l'empire grec, en tout cas une partie de cet empire laissé par Alexandre Le Grand, bien plus puissant que la petite Judée, et on remporte la victoire. Une victoire militaire essentielle qui rétablit l'indépendance de la Judée. Alors pourquoi ne rappelons pas la victoire, la prouesse militaire et le miracle que cela constitue ? Non, ce que nous rappelons est beaucoup plus modeste d'une certaine manière et aussi beaucoup plus ambitieux. Plus modeste parce que finalement ce n'est qu'un miracle de lumière, la petite fiole d'huile trouvée dans Temple pour allumer le chandelier, au lieu de durer une seule journée comme cela aurait été normal, dure huit jours. Oui sans doute un miracle mais finalement tellement plus modeste que celui de la victoire militaire. Justement, ce miracle est important car il est celui de la lumière. Beaucoup de peuples ont souligné comme la lumière est un symbole, dans de très nombreuses cultures, la lumière du soleil est même l'objet d'adoration. Chez nous, il n'en est rien, ne serait-ce que du fait de notre refus de l'idolâtrie, du polythéisme. Ici, il y a un caractère supplémentaire à relever, c'est que la lumière de Hannouka est celle produite par les Hommes. Ce n'est pas un miracle seulement tombé du ciel, autrement dit les Hommes ont agi, ils ont recherché l'huile, eu confiance en D.ieu certes et de fait le miracle est venu et la durée de l'huile a été prolongée mais c'st l'Homme qui a fait naître cette lumière. C'est une grande leçon que nous devons trouver dans les périodes troublées et passablement obscures que nous traversons : la lumière peut naître à partir de nous, nous en sommes les porteurs, la lumière peut grandir parce que nous l'aurons faite grandir. Oui, c'est cela aussi notre rôle : créer la lumière dans les lieux d'obscurité, apporter la lumière là où elle manque, faire du monde un endroit lumineux. La fête de Hannouka nous l'enseigne avec le prix de la liberté, avec le courage constant, avec le don de soi qui caractérisait à cette période, elle nous dit que la lumière finit toujours par vaincre, qu'il ne faut jamais perdre confiance et qu'elle grandira, vivra, parce que nous y mettrons tout notre cœur, toute notre âme", a souligné Rav Haïm Nisenbaum.
Gabriel Attal