Marc Fesneau, député du Loir et Cher, était l'invité de David Revault d'Allonnes ce jeudi matin à 7h45 sur Radio J dans l'émission "l'interview politique de David Revault d'Allonnes". Il est revenu sur l'actualité politique et notamment les commémorations du 10e anniversaire des attentats du 13 novembre : "Si nous avions un évènement de même nature aujourd'hui, sans doute la société française réagirait-elle avec moins de résilience. Le Président de la République, François Hollande, et l'ensemble des forces politiques de l'époque avaient plutôt fait preuve d'apaisement dans ces attentats qui avaient marqué très profondément la société (...) Tout ça laissé des traces assez profondes dans la société française."
Concernant l'idéologie politique de La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon, Fesneau a souligné : "On fait toujours défaut, quand on est responsable politique, à toujours vouloir fracturer les sociétés et à vouloir monter les communautés et les gens les une contre les autres. La France Insoumise, depuis qu'elle a émergé sous la houlette de Jean-Luc Mélenchon, est une force politique qui ne cherche qu'à faire monter la querelle entre les Français. Et à chercher à la fois des victimes, ici telle communauté, là tel Etat, ici telle catégorie de Français. La politique, c'est pour moi l'inverse de ça: c'est au contraire essayer de rassembler les gens. La volonté de Mélenchon est toujours la même: dans chaque évènement de la vie, fracturer, fracturer, fracturer, il en restera toujours quelque chose. C'est le fonds de commerce et la stratégie de l'affrontement: tout est conflictualisable. C'est extrêmement toxique et dangereux pour la société."
A propos de la suspension de la réforme des retraites votée mercredi soir, Fesneau a indiqué : "Nous n'étions pas favorables à la suspension. En même temps, nous l'avons laissé passer car c'était le cadre de l'accord de non censure et la volonté de compromis du premier ministre. On ne va pas passer notre temps à s'opposer à tout et à ne pas faire la part du chemin qu'il faut faire. Mais cela m'oblige tout de même à dire que nous n'avons rien résolu. Je veux bien tout entendre, de la gauche à l'extrême droite, mais les mathématiques sont imparables : je ne connais pas un pays qui n'ait pas posé la question de l'âge. Reconnaissons que cette réforme des retraites, on n'a pas réussi à poser le débat autrement que par la conflictualité."
"J'ai peur que ce budget soit un petit peu orphelin de parents, que personne ne vienne assumer la paternité ou la maternité du bébé. C'est quand même un problème. Tout le monde va dire : ceci n'est pas à moi. Tout le monde y aura mis sa patte, bonne ou mauvaise, mais à la fin on nous expliquera qu'on veut pas prendre ses responsabilités. C'est pour ça que j'ai interrogé la question du 49-3: si personne n'est capable d'assumer un compromis par un vote positif, il n'y aura pas 36 solutions. Sinon, c'est un vote contre. Si on ne veut pas l'assumer devant les Français, il y a le 49-3, non pas de contrainte, mais de compromis. Un 49-3 qui permet de dire: personne ne peut totalement voter ce texte, mais personne n'est au point de pouvoir le rejeter par la censure du gouvernement."
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Gabriel Attal