La tempête Byron qui a semé le chaos sur son passage n'a pas joué un rôle exclusivement négatif en Israël.
1. Il faut rappeler le Contexte météorologique et phénomène de décembre 2025
En décembre 2025, Israël a connu des pluies abondantes liées à la tempête Byron, avec des cumuls significatifs, notamment :
jusqu’à 77 mm à Zikhron Yaakov, des records ponctuels sur la côte et le nord du pays, avec des risques de crues et inondations locales
Les pluies sont tombées après une année 2025 déjà marquée par une sécheresse sévère, avec des précipitations très inférieures à la moyenne pendant l’hiver précédent, causant un stress hydrique important sur les sols et les ressources d’eau.
2. Impact agricole : soulagement… mais avec prudence
Effets positifs :
Les pluies sont perçues comme une bouffée d’air pour des agriculteurs confrontés à une année de déficit hydrique. Elles permettent :
la germination et l’émergence de cultures d’hiver (blé, trèfle, luzerne) semées dans le sud,
une infiltration accrue de l’eau dans les sols, améliorant l’hydratation et réduisant le besoin d’irrigation artificielle, ce qui est vital après des mois de sécheresse.
Pourquoi ce soulagement est relatif ? Parce que une seule tempête ne compense pas une saison entière de déficits — les sols étaient très secs, les réserves étaient basses, et les systèmes agricoles sont fragiles après des mois de stress.
👉 On est donc dans une situation « respirer après avoir été étouffé », mais sans être encore hors de l’eau.
3. Nappes phréatiques et ressources en eau : des effets contrastés
Les pluies hivernales jouent un rôle crucial dans la recharge des aquifères, car une grande partie de l’eau qui pénètre dans le sol finit par atteindre les nappes souterraines — le cœur caché de l’eau potable et de l’eau pour l’agriculture.
En temps normal, les pluies hivernales (quand elles sont régulières) permettent une augmentation progressive des nappes.
Mais après une année de sécheresse intense, les aquifères sont bas, les sols secs absorbent plus d’eau avant de la laisser filer vers les nappes, et la distribution de la pluie (très concentrée dans le temps) est moins efficace pour une recharge profonde.
Les phénomènes de pluie intense sont plus fréquents dans le bassin méditerranéen, mais leur irrégularité peut réduire l’efficacité de la recharge des nappes.
Bilan réel sur les nappes : il est trop tôt pour parler de hausse durable ; l’effet du mois de décembre peut être positif localement, mais il ne résout pas encore le déficit hydrologique accumulé sur l’année
Jean-François Strouf