Israël

    L'aloé Vera comme viande végétale, chronique de Jean-François Strouf

    3 minutes
    31 juillet 2025

    ParGabriel Attal

    L'aloé Vera comme viande végétale, chronique de Jean-François Strouf
    Aloé Vera

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    Tout le monde connaît les propriétés réparatrices de l'Aloé Vera mais des chercheurs israéliens proposent d'autres applications très innovantes à partir de cette plante. Et elles méritent d’être cités in extenso : Gilad Gome, Benyamin Chak, Shadi Tawil, Itai Rotem, Ivana Ribarski-Chorev, Jonathan Giron, Oded Shoseyov sous la direction de Sharon Schlesinger, chercheurs de toutes origines à l’Université Hébraïque de Jérusalem, notamment de la Faculté d’agriculture, d’alimentation et d’environnement.  Ils ont découvert que la grande capacité naturelle de l’aloe vera à absorber et à stocker des liquides en fait un excellent support pour la viande alternative. Ils suggèrent que la prochaine grande innovation en matière de texture et de sensation en bouche de la viande alternative pourrait venir de la succulente préférée de tous : l’Aloe Vera.

    Les chercheurs ont réussi à cultiver des « morceaux lipidiques » semblables à de la graisse sur des structures d’aloe vera. Ces structures pourraient considérablement améliorer le goût et la texture des protéines alternatives. Comme l’affirme Sharon Schlesinger : « En réutilisant ce produit naturel sous forme de support biocompatible, nous faisons un pas significatif vers une production de viande cultivée évolutive et rentable, susceptible de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale et de relever les défis environnementaux. »

    Contrairement aux alternatives synthétiques, la structure naturelle de l’aloe est parfaitement adaptée pour absorber et stocker les liquides, offrant ainsi aux cellules de viande l’environnement idéal pour se développer sans nécessiter de ressources supplémentaires. 

    Avec une production mondiale d’aloe vera atteignant jusqu’à 500 000 tonnes par an, ce produit agricole largement disponible offre une ressource renouvelable capable de répondre à la demande croissante en solutions alimentaires durables.

    L’aloe vera est déjà approuvé par la FDA (Food and Drug Administration) en tant qu’additif alimentaire, ce qui signifie qu’il n’y aurait pas de lourde réglementation à surmonter si les fabricants souhaitent commencer à l’utiliser. Quant à Israël, cette recherche est financée par le Good Food Institute et l’Autorité israélienne de l’innovation, notamment parce qu’elle s’attaque à plusieurs problèmes du développement de la viande cultivée qui n’avaient pas encore été résolus.

    Pour ceux qui s’intéressent de manière plus approfondie à la recherche, les scientifiques ont utilisé un type spécial de réacteur — un bioréacteur macro fluidique à usage unique, afin d’augmenter la production de viande cultivée de manière rentable, ce qui pourrait rendre ce produit bien plus viable commercialement.

    L’équipe espère que cette innovation ouvrira la voie à des sources de protéines plus accessibles et plus respectueuses de l’environnement pour l’alimentation de demain.

    Jean-François Strouf