Israël

    La vache, le lait et le climat, chronique de Jean-François Strouf

    2 minutes
    17 juillet 2025

    ParGabriel Attal

    La vache, le lait et le climat, chronique de Jean-François Strouf
    Vache

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    Une vache nommée Kharta, du kibboutz Sa’ad, dans le sud d’Israël, a produit 18 208 litres de lait en un an, établissant le record individuel le plus élevé jamais enregistré pour une vache en Israël. Elle a également été reconnue comme détentrice d’un record mondial de production laitière.

    Outre ce record individuel, les vaches laitières israéliennes sont renommées pour leur rendement moyen élevé, certaines fermes atteignant plus de 14 000 litres par vache et par an. Israël surpasse largement ses concurrents les plus proches : le Danemark et l’Estonie arrivent en deuxième et troisième position, mais loin derrière. Ce sont des Israeli Holstein, donc ashkénazes.

    Une nouvelle étude israélienne a découvert que la chaleur extrême réduit la production laitière jusqu’à 10 %, et que les technologies de refroidissement n’en compensent qu’environ la moitié. Si de nombreuses recherches ont montré que le changement climatique réduira la production agricole, les effets sur le bétail ont été moins étudiés.

    Les éleveurs savent pourtant bien que les vaches sont très sensibles à la chaleur.

    Une des études les plus complètes à ce sujet, publiée dans la revue Science Advances, et intitulée « Les données à haute fréquence révèlent les limites d’adaptation à la chaleur dans l’agriculture animale », montre qu’un seul jour de chaleur extrême peut entraîner une baisse de 10 % de la production laitière. Les effets se prolongent plus de 10 jours, malgré les efforts pour garder les vaches au frais.

    Et eux aussi consomment du lait israélien ! Mais au-delà Israël est un terrain passionnant pour les chercheurs dans ce domaine.

    L’industrie laitière israélienne présente des caractéristiques uniques :

    • diversité des climats (sec, humide, chaud),

    • adoption massive de technologies de refroidissement,

    • prix centralisés,

    • fermes intégrées et équipées.

    Les chercheurs ont analysé 320 millions d’enregistrements quotidiens sur 12 ans provenant de plus de 130 000 vaches israéliennes, en croisant avec les températures et l’humidité locales. 306 exploitants laitiers ont été interrogés sur les technologies de refroidissement utilisées.

    Ils ont constaté que :

    • la production chute jusqu’à 10 % dès 26 °C et que ça s’aggrave en fonction de la durée

    Ces chercheurs préconisent 

    • soutenir la recherche sur des stratégies plus diversifiées de réduction du stress thermique,

    • envisager des alternatives au confinement,

    • réduire les séparations mère-veau

    intégrer le bien-être animal dans la productivité durable

    Jean-François Strouf