« Les Iraniens se sont retrouvés à poil ». Ce sont les mots de François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation de la recherche stratégique. Il était invité ce jeudi dans l'émission Géopolitique Le Mag sur Radio J, pour parler de son nouvel essai « Le suicide de l’Amérique » aux éditions Odile Jacob . Dans son interview, il explique les différentes stratégies adoptées par Israël et par les États-Unis. Cette intervention s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et l’Iran, alors que les frappes récentes sur le sol iranien ont relancé les inquiétudes sur le programme nucléaire de Téhéran.
François Heisbourg estime qu’Israël suit une stratégie de « il faut tondre le gazon régulièrement ». C’est-à-dire que, pour Israël, il est nécessaire de procéder à des interventions régulières pour parvenir à assurer la stabilité et la sécurité de son pays. Il affirme qu’Israël a réussi son intervention en Iran. Il déclare même : « Les Iraniens se sont retrouvés à poil. » L’État hébreu se retrouve donc à n’avoir que repoussé le développement final du programme nucléaire iranien.
Le conseiller souligne que, pour les États-Unis, la tactique est largement différente. Il rapporte que, pour les États-Unis, « c’est tout ou pas grand-chose ». Ainsi, pour le président américain Donald Trump, l’opération du « Marteau de minuit » était absolument décisive. Toujours selon le chef d’État, la République islamique ne représente pas « un danger avant la nuit des temps ». François Heisbourg, quant à lui, considère que l’Iran pourrait se remilitariser et se nucléariser dans les plus brefs délais, avec de l’uranium enrichi à 60 %. Il explique que, même si les dégâts seraient moins importants, ils seraient quand même destructeurs.
En confrontant les logiques militaires des deux alliés, François Heisbourg met en lumière deux visions opposées d’une même menace : l’une dans l’immédiateté de l’action, l’autre dans l’espoir d’une dissuasion durable.
Noah Azeroual