Jeudi 8 mai, Georges Fenech était l’invité de Cyrielle Sarah Cohen sur Radio J. Une date hautement symbolique ou l’ancien magistrat s’est confié sur ses souvenirs personnels et ses engagements politiques. À l’occasion de la sortie de son livre Hermine paru la veille aux éditions Guy trédaniel, il retrace les derniers mois d’une relation aussi brève qu’intense et rend un hommage à Hermine de Clermont-Tonnerre, son amour perdu dont il fut le dernier compagnon.
Au cœur du récit intime de Georges Fenech
« Elle était la personnification de la vie qu’elle mordait à pleines dents » , confie t-il, encore ému.
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Hermine de Clermont-Tonnerre, princesse « rebelle » et anticonformiste, est au cœur de ce récit. Georges Fenech y dépeint une « femme généreuse », « excentrique » et à la « joie de vivre exceptionnelle ». Leur histoire est née pendant le confinement et n’aura duré que six mois. « C’est le premier jour de liberté qui devait nous ouvrir les portes d’une vie ensemble pleine de promesses », déclare-t-il à propos du déconfinement. Une vie qui s’est arrêtée brutalement à la suite d’un accident de moto qui plonge Hermine dans le coma. Elle s’éteint le 3 juillet 2020. Mais la passion et la sincérité de cet amour fulgurant, imprègne chacune des pages de ce roman.
Si Hermine est un roman d’amour, il est aussi un livre de mémoire. À travers l’histoire romancée de Vincent, Georges Fenech revient sur son enfance tunisienne et cet exil brutal en 1963 alors qu’il est âgé de 8 ans. « J’ai eu l'impression que c’était le quai qui s’éloignait. En fait c’était bien notre bateau qui partait pour un aller sans retour, brutalement, sans prévenir, sans s’y attendre. Ça a été un arrachement effectivement très douloureux. », se confia-t-il.
La stupeur de l’ancien magistrat face à la politique internationale « en zigzag » d’Emmanuel Macron
Ses parents s’installent d’abord à Marseille avant de rejoindre la région lyonnaise.
Devenu magistrat, puis député, son engagement politique reste intact, lucide et parfois tranchant.
En réaction à la poignée de main du président de la République française, Emmanuel Macron, et du Président de la République arabe syrienne, Ahmed-al-Charaa le 7 mai dernier, Georges
Fenech se dit « extrêmement troublé et choqué par cette visite » et de la « manière dont il a été reçu à l’Elysée. »
En effet, Georges Fenech préside la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de Paris en février 2016. Il auditionne les familles des victimes à l’Assemblée Nationale et fait une reconstitution au Bataclan. Il déclare : « J’ai vu ces drames de très près. Vous m’auriez dit à ce moment-là que dans 10 ans, le chef de l’État français recevra le fondateur d’Al Nosra, qui a fait un bout de chemin avec Al Baghdadi, le fondateur de l'État islamique, et ceux qui ont organisé les attentats, commandité et exporté ces commandos. Vous m’auriez dit cela je vous aurais envoyé balader, je n’aurais jamais pu le croire et ça s’est produit. »
Il ajoute : « J’ai été parlementaire, je sais ce qu’est la réalité politique. Vous devez discuter avec les autres pays, mais là ça relève des dossiers d’instruction. Et d’ailleurs, s’il prenait l’idée aux associations “Life for Paris” ou “13/11/15” d’aller déposer une plainte à constitution de partie civile devant un juge d’instruction contre cette personne, il y a de fortes chances que la constitution de partie civile soit recevable, donc on n’est plus sur le même registre. »
L’avis de Georges Fenech sur les dérives de LFI
En ce jour du 8 mai, date de commémoration de la victoire de la Seconde guerre mondiale par la capitulation de l’Allemagne nazie, Georges Fenech réagit au parallèle établi entre la symbolique de cette date et la montée de l’islamisme aujourd’hui.
Le 26 mars dernier, un rassemblement au Dôme de Paris intitulé « Pour la République la France contre l’islamisme » a réuni 4000 personnes en présence de plusieurs ministres notamment Bruno Retailleau qui a fustigé le « poison de l'islamisme. »
Georges Fenech nous livre ainsi son point de vue sur « qui pourrait porter cette lutte en réalité contre l’islamisme qui est vraiment le poison dans notre société aujourd’hui (...), qui se traduit d’ailleurs dans les urnes. » Selon lui, il y a plusieurs porteurs de ce combat, notamment Bruno Retailleau qui en a fait « sa colonne vertébrale et sa ligne directrice », Éric Ciotti ou encore Sarah Knafo.
« Chacun incarne à sa façon ce que devrait être l’avenir de la France mais toutes les droites luttent contre ce poison contrairement malheureusement, et ça je le déplore, à la gauche française qui se déshonore en ne votant pas pour la libération de Boualem Sansal », argumente-t-il.
Ancien président de la commission d’enquête sur l’influence des sectes sur les mineurs, puis de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires MIVILUD, Georges Fenech décrit la constitution / l’organisation d’un mouvement sectaire.
Il explique : « Vous avez à la tête d’un mouvement, un chef incontestable et incontesté, c’est celui qui a une parole et la moindre dissidence doit quitter le groupe. Ça c’est une organisation totalitaire au sein d’un mouvement que l’on retrouve au Mandarom, à l’Église de scientologie, et dans tous les mouvements sectaires. Il ne peut pas y avoir de contestation possible et il y a une violence verbale et quelquefois physique même dans ces mouvements. »
Il poursuit : « Quand j’ai entendu ce qui se faisait sur les boucles Télégram, les menaces, les purges etc, on y est : on a un gourou (...) et je constate des parallèles évidents entre un mouvement mené par un guide (secte) et ce à quoi on assiste aujourd’hui avec @La France Insoumise », se désole-t-il face à la figure de Jean-Luc Mélenchon qui a été pour lui « un grand homme politique mais qui a complètement dérivé. »
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Il affirme qu’il n’a « jamais pu interdire une secte en France », face à la quantité de libertés fondamentales et d’associations de conscience à l’exception du cas où le mouvement ne respecte pas l’ordre public et la loi. Il poursuit : « Mais à partir du moment où vous restez dans les clous de la loi vous pouvez effectivement avancer. La seule manière de les arrêter c'est la conviction et le scrutin. »
Le soutien inconditionnel de Georges Fenech à Israël
Georges Fenech réagit à la citation « Qui veut la paix prépare la guerre » dans “l'introspection” du 15h/16h de Cyrielle Sarah Cohen.
Il affirme : « Je pense qu’il faut être fort pour pouvoir discuter avec ceux qui pourraient vous menacer », notion que l’on a, selon lui, trop négligé en France.
Il poursuit : « Voyez-vous je ne crois pas que ce qui est annoncé aujourd’hui avec une fantasmagorique Défense européenne, se soit la bonne solution ».
Pour Georges Fenech, qui reste sur une vision gaullienne, la France doit être capable de se défendre seule, par sa force nucléaire notamment, très enviée par les autres pays européens.
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Georges Fenech confirme par la suite l’importance pour lui du soutien à Israël : « Israël a besoin de notre aide. Israël est entourée et très isolée géographiquement et si nous ne soutenons pas Israël, on peut craindre le pire ». Il se dit choqué des tergiversations politiques qui vont jusqu’à qualifier le gouvernement d’Israël de « barbare », c’est-à-dire selon lui le mettre « sur un pied d’égalité avec le Hamas. »
Il ajoute enfin que « Israël forte, Israël combattante, mais Israël seule ne peut pas résister face à tout ce qui l’entoure ».
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Mais quelle est donc la solution ?
Selon Georges Fenech, « la solution est que nous ne nous trompions pas d’ennemi. »
Rose Louvrie-Buot