Israël

    Le déshonneur de l’Occident, chronique d'Arié Bensemhoun

    4 minutes
    22 mai 2025

    ParGabriel Attal

    Le déshonneur de l’Occident, chronique d'Arié Bensemhoun
    Le directeur exécutif du think tank Elnet France, Arié Bensemhoun

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    Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine, vous souhaitez évoquer l’acharnement contre Israël des Occidentaux.

    Bonjour, 

    Depuis l’annonce par Israël d’une nouvelle phase de ses opérations à Gaza, baptisée « Chariots de Gédéon », nous assistons à une escalade dans la diabolisation de l’État juif. Cette fois, elle ne vient plus seulement de ses ennemis déclarés, mais aussi de ses alliés supposés : la France, l’Europe, l’Occident.

    Face à l’impasse des négociations avec le Hamas, le cabinet de guerre a changé d’approche. Tsahal prévoit désormais une présence prolongée sur le terrain, avec un contrôle étendu et durable des zones reprises. Cette stratégie s’articule autour de trois phases : d’abord, la préparation et l’isolement de l’ennemi ; ensuite, le nettoyage méthodique des terroristes et la sécurisation des zones civiles ; enfin, une phase de reconstruction.

    Pour limiter les dommages collatéraux, des évacuations temporaires vers le sud de la bande de Gaza sont mises en place ; et l’aide humanitaire a d’ores et déjà repris. Elle sera désormais directement distribuée à la population, en contournant le Hamas.

    Les objectifs, eux, demeurent inchangés : libérer les otages, détruire les capacités militaires et politiques du Hamas, et empêcher toute résurgence de la menace terroriste depuis Gaza.

    Arié, cette nouvelle approche a provoqué l’ire des chancelleries occidentales… 

    Entre d’un côté, un Donald Trump erratique, obnubilé par la politique du deal et de l’argent et son obsession pour le prix Nobel de la paix ; et de l’autre, une Europe — la France en tête — devenue une immense ONG au service du Hamas, jusqu’à en recevoir les félicitations officielles, la trahison morale et diplomatique est totale.

    On suspend des négociations, on gèle des accords, on brandit des menaces. Et tout cela, au nom d’une morale à géométrie variable. Pendant ce temps, Israël affronte seul une organisation djihadiste dissimulée au cœur des civils ou enfouie dans 800 kilomètres de tunnels, financés en grande partie par de l’argent européen.

    Cette même Europe se déshonore lorsqu’elle envisage de remettre en cause son accord d’association avec Israël — seule démocratie de la région — tout en levant les sanctions contre une Syrie aux mains d’islamistes, au prétexte qu’ils ont promis de bien se tenir.

    La France se déshonore quand elle émet des communiqués menaçant son allié israélien de « prendre des mesures concrètes » s’il ne cesse pas de se défendre. Elle se déshonore quand son ministre des Affaires étrangères parle de « mouroir » à Gaza, avec la même outrance qu’un Dominique de Villepin qui accuse les israéliens de vouloir « déporter » les Gazaouis. Ignoble !

    C’est le Hamas qui a déclaré la guerre. C’est le Hamas qui est responsable de la crise humanitaire à Gaza. C’est le Hamas qui prolonge le conflit par son refus de déposer les armes et de libérer les otages. 

    Selon vous, Arié, quelle est la véritable responsabilité de l’Occident dans cette crise ? 

    La responsabilité de l’Occident dans cette crise est Immense, Ilana. 

    En cédant à la pression émotionnelle et médiatique, nos diplomaties valident la stratégie cynique du Hamas : massacrer des civils pour déclencher une riposte israélienne, se retrancher derrière sa propre population, puis accuser Israël de barbarie. Ce piège moral, savamment orchestré, trouve désormais un écho complaisant en Europe. 

    Chaque condamnation d’Israël est une victoire stratégique pour les terroristes. À chaque communiqué, à chaque suspension d’accord, c’est le Hamas qui applaudit.

    Que penser du chef de la diplomatie française qui ose affirmer avec condescendance que cette nouvelle opération israélienne menace sa propre sécurité car « qui sème la violence, récolte la violence » nous dit-il ? C’est exactement la rhétorique des terroristes palestiniens depuis des décennies – celle qui justifie tous les attentats, les roquettes, les massacres.

    Cette France, deuxième pays le plus endeuillé par le Hamas après Israël, a fini par oublier que l’Histoire n’a jamais honoré ceux qui abandonnent leurs alliés — encore moins ceux qui récompensent la barbarie en voulant reconnaitre un État de Palestine qui n’existe pas.

    N’en déplaise à ceux qui, sous la pression de la bête islamiste qui ronge leur propre société, veulent contraindre Israël à capituler devant elle, l’État juif continuera de se battre pour sa survie et son avenir parce qu’il n’y a pas d’autre choix.

    Et nous, à notre place nous continuerons de nous battre et de dénoncer ce déshonneur occidental. Parce que ce qui se joue là-bas n’est pas seulement une guerre entre Israël et le Hamas. C’est une guerre de civilisation. Une guerre entre la vie et la mort. Entre ceux qui veulent bâtir un avenir, et ceux qui ne savent que détruire. Et dans cette guerre-là, l’Europe a, une fois de plus — une fois de trop — choisi le mauvais camp… Y compris contre sa propre population.

    Arié Bensemhoun

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