L'auteur de l'agression antisémite dans le Gard, âgé de 45 ans, a été condamné lundi 5 mai à deux ans de prison dont un an ferme pour avoir roué de coups en proférant des insultes antisémites un septuagénaire portant une kippa dans le Gard. Alessandro C., qui était jugé en comparution immédiate à Alès, a été reconnu coupable de "violences et injures à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".
La présidente du tribunal correctionnel, Cécile Baessa, a précisé que les deux circonstances aggravantes - le caractère antisémite et l’état d’alcoolisation – étaient avérées. Par conséquent, elle a prononcé une peine de deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, avec maintien en détention et obligation de soins psychiatriques et addictologiques. Le procureur de la République avait requis trois ans de prison dont deux ferme.
Les faits s'étaient déroulés à Anduze, dans le Gard, le 30 avril. Un homme de 70 ans portant les tsitsit, une barbe blanche et la kippa avait été agressé par un homme de 45 ans très alcoolisé après que ce dernier lui avait demandé de lui donner un euro. L'agresseur l'avait violemment frappé et l'avait traité de "sale juif" à au moins "trente reprises" selon une témoin de la scène.
Le quadragénaire avait assuré être "en rupture de traitement", affirmant souffrir d’un "trouble bipolaire reconnu depuis une quinzaine d’années".
"J’aurais peut-être fait la même chose pour une femme, un musulman, un hindou. Je n’ai rien contre la communauté juive ou quelque communauté que ce soit", a ajouté cet homme sans emploi, né dans le 15e arrondissement de Paris, en présentant ses excuses.
"Je serais prêt à lui pardonner s’il demande pardon et change de direction (dans la vie)", a répondu la victime, un ancien légionnaire né en Espagne, habillé d’un treillis militaire et portant sa kippa.
"Moi, je ne vous pardonne pas et je ne vous excuse pas, Monsieur", a ensuite lancé le procureur Abdelkrim Grini.
"Le caractère antisémite, odieux, ne fait aucun doute", a-t-il ajouté, à l’unisson des cinq associations parties civiles, dont la Licra et le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France).
Gabriel Attal