L'ancienne ministre socialiste, Ségolène Royal, a suscité la polémique après ses propos dans l'émission RTL matin ce week-end. Elle s'est exprimée sur l'antisémitisme en France, la guerre à Gaza et le sort des Palestiniens. "Quand on parle d’antisémitisme, je pense qu’il y a surtout beaucoup de gens qui sont anti-Netanyahu. C’est Netanyahu qui crée l’antisémitisme", a-t-elle affirmé lors d'un entretien avec Antonin André, rédacteur en chef du service politique du Journal du Dimanche.
"Quand dans les quartiers circulent des images d’enfants massacrés à Gaza, comment voulez-vous qu’il n’y ait pas de colère ? Quand on traite ceux qui sont solidaires des victimes de Gaza de ‘terroristes’, il y a quelque chose qui ne va pas non plus", a déclaré celle qui avait été battue par Nicolas Sarkozy lors de la Présidentielle 2007.
Avant d'ajouter : "Je pense que la montée des tensions [en France] est due à ces effroyables crimes de guerre contre lesquels, finalement, il y a une inertie. Pourquoi on n’applique pas à Netanyahu le même raisonnement qu’à Poutine ?"
Ségolène Royal a aussi été invitée à réagir à l'attaque d'un stand d'élus socialistes dont Jérôme Guedj par des militants antifas cagoulés lors de la manifestation parisienne du 1er mai.
Jérôme Guedj, député dans la 6e circonscription de l'Essonne, a été ciblé par des militants radicaux à plusieurs reprises et l'eurodéputée Emma Rafowicz, elle aussi juive, a été traitée de "sale sioniste", de "génocidaire", et de "traître".
Bien qu'elle reconnaisse que la conduite de la guerre à Gaza par le gouvernement de Benyamin Netanyahou, "ne légitime pas" les actes antisémites en France, Ségolène Royal affirme "qu’il faut faire la hiérarchie des choses". Elle ajoute : "Il y a des incidents qui se sont produits. Il n’y a pas eu mort d’homme, il n’y a pas eu mort d’enfants, il n’y a pas eu de massacre."
Gabriel Attal