Le Rav Haïm Nisenbaum a présenté son billet d'humeur de Chabbat ce vendredi matin à 7h05 sur Radio J. "Ca y est le froid descend en France et sur tout l'hémisphère nord. Le froid est présent, l'hiver est déjà là. Comment faut-il le prendre ? On dira que c'est le cycle climatique habituel : après l'été, il y a l'automne puis l'hiver et on l'espère un nouveau printemps et l'été. Pourtant, le Judaïsme n'a pas l'habitude de simplement observer ce genre de choses comme tout le reste dans le monde en se disant 'hé bien c'est ainsi, c'est la loi de nature et nous ne faisons que la constater et la suivre même si c'est vrai par ailleurs'. L'attitude juive est de voir un sens à tout ce que nos yeux rencontrent, voir un sens à tout ce que nous voyons autour de nous. Les saisons, les températures ne font pas exception à cette règle. Ainsi, au printemps nous avons tous le sentiment de renouveau, juifs ou non juifs, conscients de ces considérations mystiques ou non, nous avons tous ce sentiment parce que toute la nature se renouvelle. En hiver, alors que la nature paraît tomber dans une certaine hibernation, nous avons tendance nous aussi à nous replier sur nous-mêmes, à ressentir le froid monter en nous, l'attitude du Judaïsme est justement celle là : le froid n'est pas un destin en soit, le froid n'est pas une réalité d'une certaine manière, il ne constitue jamais qu'une absence de chaleur, c'est dire si le froid grandit à l'extérieur, c'est un signe qui nous est aussi donné de la nécessité de le faire grandir à l'intérieur, le faire grandir en nous-mêmes, car il y a une grande différence : si notre lien avec D.ieu, qui est le sens de notre vie, est emprunt de chaleur ou s'il reprend les mécanismes anciens sans jamais les modifier, comme s'il était pétrifié, paralysé, justement par cette froideur qui nous empêche de ressentir. C'est bien de cela qu'il s'agit : il y a aujourd'hui un véritable enjeu, alors que les températures baissent ou qu'elles restent basses, nous pouvons nous dire que c'est à nous d'apporter la chaleur qui à présent manque au monde. Comment le fait-on ? Nous ne feront probablement pas monter le thermomètre. Peut-être si quand même, le thermomètre spirituel. Nous pouvons renforcer, accroître notre enthousiasme, dans notre vécu de Juif, dans notre vécu de peuple lié à D.ieu qui sait où il va même si les aléas extérieurs lui susurrent le contraire. Nous sommes conscients et nous devons le rester, nous avons quelque chose à apporter, une mission pour le monde, cela s'appelle la chaleur, la vie, la lumière, nous sommes les porteurs de la lumière."

Gabriel Attal