C'était il y a 30 ans. Un jour particulièrement triste qui a plongé l'Etat d'Israël dans l'obscurité. Le Premier ministre, Yitzhak Rabin, était assassiné par un militant juif d'extrême droite, Ygal Amir, au cours d'un rassemblement pacifiste massif sur la place des Rois d'Israël à Tel Aviv, à présent connue sous le nom de place Rabin. Deux ans auparavant, Rabin avait signé les accords d'Oslo avec Yasser Arafat, sous les yeux du président américain de l'époque, Bill Clinton.
Le rassemblement pour la paix ce soir du 4 novembre 1995 avait réuni des milliers de personnes dont le rival politique de Rabin, Shimon Peres. Plus de 100 000 personnes étaient présentes. Attendu à une réception après la cérémonie, Rabin s'apprêtait à quitter la scène après le "Chant de la paix", entouré d'agents du Shin Bet. Alors qu'il s'éloignait, l'agent qui marchait derrière Rabin a reculé pour des raisons inconnues, et des coups de feu ont retenti. Les agents ont alors poussé le Premier ministre de l'époque dans une voiture. Lorsqu'un agent lui a demandé s'il était blessé, il a répondu qu'il avait mal au dos. Ce furent ses derniers mots avant de perdre connaissance. Il avait reçu deux balles : une dans l'aorte et une dans la rate, cette dernière s'étant logée dans la colonne vertébrale. Yitzhak Rabin a été transporté d'urgence à l'hôpital Ichilov de Tel-Aviv, où il a subi une intervention chirurgicale d'urgence. Son décès a été annoncé à la télévision à 23h ce soir-là.
Ygal Amir avec son frère et un ami proche avaient par le passé planifié trois attentats contre Yitzhak Rabin, qui avaient tous échoué. Amir a été condamné à la prison à vie, assortie d'une peine supplémentaire de six ans. Cette peine a ensuite été alourdie à la prison à vie, assortie d'une peine supplémentaire de quatorze ans, pour complot et meurtre.
Gabriel Attal