Six mois après sa libération, l'ex-otage israélienne, Arbel Yehud, évoque sa captivité dans les geôles du Hamas et de son combat acharné actuel pour ramener les derniers otages chez eux. Elle se souvient que sa libération n'a pas été un soulagement mais une profonde angoisse d'avoir laissé son partenaire, Alex Cunio derrière elle : "Dès que l'accord a été confirmé, je n'ai pensé qu'à moi et pas à lui. J'espérais qu'il ne me verrait pas partir – je ne voulais pas que ce soit encore plus difficile pour lui."

Arbel Yehud décrit aussi les accords de libération d'otages manqués et la dévastation suscitée : "Je me suis sentie abandonnée et oubliée. Je n'ose imaginer ce qu'ils ressentent aujourd'hui : après un cessez-le-feu, ils reprennent les bombardements."

Pour l'ancienne otage, les moments où les négociations sont au point mort sont potentiellement les plus dangereux : "C'est à ce moment-là que le traitement s'aggrave, que les armes sont utilisées et que les abus ou la terreur psychologique peuvent s'ensuivre."

"Chaque jour, je me réveille avec la nouvelle d’un nouveau soldat tombé au combat. Je ne comprends pas l’objectif. La pression militaire ne les ramène pas chez eux. Ceux qui peuvent agir doivent faire preuve de courage et mettre fin à cette situation."

Arbel Yehud a affirmé aussi qu'elle ne s'occupait pas de sa convalescence mais surtout des otages encore à libérer : "Je ne m'occupe pas de ma guérison", note t-elle. "Je sais que cela m'affaiblirait, alors je me donne à fond dans ce combat."

Gabriel Attal