Israël

    La République islamique d’Iran battue, mais pas encore vaincue, chronique d'Arié Bensemhoun

    4 minutes
    26 juin 2025

    ParGabriel Attal

    La République islamique d’Iran battue, mais pas encore vaincue, chronique d'Arié Bensemhoun
    Le directeur exécutif du think tank Elnet France, Arié Bensemhoun

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    Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine, vous souhaitez revenir sur la confrontation entre Israël et l’Iran.

    Bonjour, 

    Après douze jours d’affrontements dans le cadre de l’opération israélienne Rising Lion, un cessez-le-feu précaire semble désormais tenir, malgré sa violation initiale par les mollahs.

    Cette opération de légitime défense, qui visait à détruire le programme nucléaire et balistique iranien — menaces imminentes et existentielles pour Israël — a porté un coup très dur à Téhéran. 

    Grâce à plus de 1 000 sorties aériennes, Tsahal a détruit environ 250 lanceurs de missiles (soit deux tiers de l’arsenal iranien), neutralisé près de 1 000 missiles balistiques, anéanti plus de 80 batteries de défense aérienne, et frappé des dizaines de sites nucléaires majeurs. Quinze scientifiques nucléaires de haut rang auraient été tués, ainsi qu’une trentaine de hauts gradés militaires et plusieurs centaines de membres des Gardiens de la Révolution et de la milice Bassidj. 

    De son côté, l’Iran a lancé environ 550 missiles balistiques et 1 000 drones. Si 31 frappes ont touché des zones civiles, causant la mort de 28 personnes et blessant plus de 3 000 autres, le bilan reste inférieur de 95 % aux scénarios les plus redoutés.

    Cette opération israélienne constitue un succès tactique retentissant pour l’État juif, qui démontre une fois encore sa supériorité militaire incontestée au Moyen-Orient.

    Arié, cette opération a été une humiliation pour l’Iran…  

    Absolument, Ilana. 

    En moins de deux semaines, la République islamique d’Iran a vu s’effondrer les fondements mêmes de sa puissance régionale. Ce qui fut autrefois présenté comme une force redoutable — une combinaison de dissuasion nucléaire en devenir, d’un réseau dense de proxys, d’une posture militaire agressive et d’un appareil idéologique mobilisateur — a été mis à nu et à genoux. 

    Sur le plan nucléaire, les frappes israéliennes et américaines ont détruit l’essentiel des infrastructures à Fordow, Natanz et Ispahan. Le programme d’enrichissement, pilier de la stratégie de dissuasion iranienne, a été neutralisé à court terme.

    Militairement, l’Iran a démontré une incapacité flagrante à défendre son territoire. Ses systèmes de défense ont été neutralisés dès les premières heures, son aviation n’a pas pesé, et ses contre-attaques — missiles ou drones — ont été interceptées ou inefficaces.

    À cela s’ajoute un isolement international croissant. Ni la Russie ni la Chine n’ont véritablement soutenu Téhéran : Moscou s’est contentée de vagues protestations, Pékin est resté silencieux. 

    Et en interne, la combinaison d’une défaite militaire, d’une crise économique persistante et d’un mécontentement populaire grandissant pourrait fragiliser durablement le régime.

    La République islamique d’Iran n’est pas encore à terre, mais elle sort de cette confrontation affaiblie, isolée et plus déstabilisée que jamais.

    Arié, finalement, ce n’est qu’une question de temps avant que le problème du nucléaire iranien ne redevienne une menace imminente… 

    Oui, Ilana. 

    Israël a remporté une victoire majeure, mais la guerre, dont les implications concernent l’humanité tout entière, est loin d’être terminée. 

    Le programme nucléaire iranien, bien que sérieusement retardé — de quelques mois à plusieurs années — n’a pas été éradiqué ; et il ne le sera jamais par la seule force des armes.  

    À moins d’un effondrement du régime des mollahs, ou d’un choc suffisamment puissant pour le contraindre à renoncer définitivement à l’arme nucléaire pour survivre, la menace refera surface.

    Aujourd’hui, la République islamique semble trop affaiblie pour se relever rapidement, mais pas assez pour s’effondrer. À court terme, le régime peut encore réprimer la dissidence, attiser un nationalisme défensif et exploiter le répit du cessez-le-feu pour se réorganiser. 

    Il n’y a que Donald Trump qui semble en mesure de provoquer un changement de régime, mais il paraît peu disposé à s’engager dans une stratégie de pression prolongée, notamment sur le plan militaire. Dès lors, l’espoir d’un véritable changement repose presque entièrement sur le peuple iranien lui-même.

    Car, l’Occident a plusieurs fois manqué son rendez-vous avec l’histoire, abandonnant le peuple iranien face à une machine répressive implacable..

    Pourtant, l’opération israélienne a ouvert une nouvelle fenêtre d’opportunité que l’histoire, nos valeurs, ainsi que nos intérêts stratégiques et sécuritaires, nous commandent de saisir. Ne choisissons pas l’ordre imposé par la tyrannie au nom d’une stabilité illusoire, au détriment de l’incertitude que suppose la liberté.

    Le peuple iranien — éduqué, patriote, héritier d’une civilisation millénaire — mérite mieux que cette parenthèse islamiste imposée par un régime de fanatiques investis d’une mission apocalyptique d’extermination de l’État d’Israël, du peuple Juif et des démocraties occidentales. 

    Arié Bensemhoun

    Ministère de l'Alya et de l'intégration
    Fleuron Industries Recrutement