Dans un entretien accordé à Steve Nadjar sur Radio J, Michel Fayad, analyste politique et spécialiste de la géopolitique iranienne, revient sur la situation tendue entre Israël et l’Iran, malgré l’annonce d’un cessez-le-feu. Il livre une analyse des discours contradictoires côté israélien, évoque les inquiétudes persistantes autour du programme nucléaire iranien, et questionne la crédibilité de certaines options militaires évoquées.

Michel Fayad explique que la guerre ne s’arrêtera pas là. Il ajoute que, juste avant le cessez-le-feu, Benjamin Nétanyahou avait déclaré qu’il n’avait pas frappé toutes les cibles nucléaires et qu’il continuerait à frapper fort. Le porte-parole de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, déclarait aussi, dans la soirée précédant l’accord entre l’Iran et Israël, que la « guerre n’était pas terminée ». L’analyste politique fait remarquer une certaine « frustration » du côté israélien. Il souligne aussi qu’après l’accord de cessez-le-feu, le Premier ministre israélien avait changé de discours, annonçant que toutes les cibles nucléaires et balistiques avaient été atteintes.

Steve Nadjar l’interrogeait sur le bilan de cette guerre. Le professeur en géopolitique met en lumière les incertitudes quant à la possible survie d’une partie du programme nucléaire iranien. Il rapporte que de l’uranium fortement enrichi aurait pu être déplacé et caché dans des villes comme Qom, un lieu considéré comme saint dans l’islam chiite, dont le bombardement pourrait provoquer un soulèvement de la communauté. Michel Fayad exprime aussi son scepticisme à l’égard de l’existence d’un éventuel site nucléaire qui n’aurait pas été bombardé. Ce dernier serait dissimulé sous la montagne Kuh-e Kolang Gaz La, culminant à 1 600 mètres d’altitude, et serait beaucoup moins accessible.

Finalement, quant à la solution pour l’Iran, il ne croit pas « crédible » la possibilité d’un blocage du détroit d’Ormuz, en raison de son rôle dans l’exportation de gaz naturel liquéfié et de pétrole vers la Chine, l’un des plus grands partenaires de l’Iran.

Noah Azeroual