Israël

    Histoire d'un zoo...qui n'en est pas un, chronique de Jean-François Strouf

    3 minutes
    29 mai 2025

    ParGabriel Attal

    Histoire d'un zoo...qui n'en est pas un, chronique de Jean-François Strouf
    Midbarium en Israël

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    Le Midbarium n’est en effet pas un zoo conventionnel, mais un parc animalier interactif unique en son genre. Sa situation géographique est précisée par son nom puisque le mot Midbar signifie désert en hébreu et il est installé près de Beersheva, la capitale du Neguev.

    Ce parc de 15 hectares a remplacé l’ancien zoo du Néguev, fermé en octobre 2022. L’inauguration du Midbarium était prévue pour novembre 2023, mais les attaques du 7 octobre et la guerre qui a suivi ont bouleversé ces plans. Le parc, qui a coûté 60 millions de dollars, est resté fermé près d’un an. Une équipe très réduite a continué à s’occuper des animaux malgré les menaces constantes de roquettes et les alertes aux raids aériens. Mais enfin il a ouvert ses portes !

    La plupart des 100 animaux qui y vivent sont des rescapés qui ne peuvent pas être réintroduits dans la nature. Ils ont été accueillis depuis d’autres structures animalières en Israël ou ailleurs dans le monde. Le parc dispose d’une clinique qui soigne les animaux, comme une station de transit. SI nécessaire, les animaux peuvent être transférés pour des soins supplémentaires.

    S’il est possible de les relâcher dans la nature, en tout cas pour ceux sont en mesure de vivre dans le désert, ils n’hésitent pas à le faire ! La plupart des espèces présentes sont adaptées aux milieux désertiques  mais tous ne pourraient pas survivre à l’extérieur du parc. On trouve par exemple des pélicans aux ailes irrémédiablement endommagées, un hippopotame rejeté par ses congénères, ou encore des lions blancs qui n’auraient eu aucune chance de survie dans leur habitat naturel.

    Chaque espèce vit dans un habitat reproduisant le sien d’origine. Le parc est structuré autour de quatre grands environnements : le Canyon, l’Arava (plaines herbeuses), l’Oasis et la Savane, tous reliés par des sentiers. Les enclos sont vastes, avec peu d’animaux dans chacun, leur permettant de se déplacer librement, sans contrainte d’espace. Le parc est aussi écologique et attire des animaux sauvages venus de l’extérieur, comme des canards et des oies, parce qu’il y a des plans d’eau et de la nourriture.

    Le parc propose 15 installations interactives, conçues principalement pour les enfants, qui leur apprennent à “marcher dans les pas” des animaux. Grâce à une technologie de capture de mouvement, on peut chasser comme un crocodile, courir comme un zèbre, ou voler – sur un filet aéré – comme un aigle. Une expérience très plaisante ! L’accent est mis sur l’accessibilité, pour que les personnes en situation de handicap puissent également profiter de ces installations.

    Il semble que certains particularismes attirent un public nombreux. Oui il est un peu révolutionnaire ! Par exemple, l’enclos des girafes est doté d’un ascenseur permettant d’atteindre la hauteur de la tête de l’animal. Pendant la montée, une voix automatisée diffuse en continu des informations sur les girafes. L’enclos des babouins à lui seul vaut le détour. Le jeu interactif invite à faire des grimaces de singe pour imiter leurs expressions de peur, de joie ou de colère – et les babouins eux-mêmes sont fascinants. Ah, et il y a aussi une zone de caresses avec des chèvres domestiques.

    Le Midbarium est ouvert au public tous les jours, y compris le samedi, de 9h à 16h30, et jusqu’à 14h le vendredi. En été, des visites nocturnes ou en soirée sont possibles sur réservation.

    Jean-François Strouf