Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine, vous souhaitez revenir sur le rapport, désormais déclassifié, concernant l’islam politique en France….
Bonjour,
Le 20 mai dernier, un document explosif a enfin été rendu public : le rapport sur les Frères musulmans et l’islam politique en France, longtemps gardé sous le sceau du secret par le ministère de l’Intérieur.
Ce rapport confirme ce que nous dénonçons depuis des années : l’entrisme islamiste est une réalité. Une réalité bien organisée, puissamment financée, et surtout, solidement enracinée dans les rouages de notre République.
Mais le plus glaçant dans ce document n’est pas seulement le diagnostic. C’est le remède proposé.
Car au lieu d’appeler à un sursaut républicain, de fixer une ligne rouge, claire et ferme face à l’islamisme, le rapport suggère... de l’apprivoiser en renforçant les liens entre l’État et l’islam, en développant l’enseignement de l’islamologie, en introduisant l’arabe dans nos écoles… mais surtout : en reconnaissant un État palestinien.
Alors, tout s’éclaire. La posture des derniers mois d’Emmanuel Macron et de la diplomatie française vis-à-vis d’Israël prend un tout autre relief. Ce rapport étant sur la table depuis aout dernier, on comprend mieux les origines de cet « antisionisme d’État », qui s’installe doucement au plus haut niveau de la République.
Arié, comment justifiez-vous l’emploi du terme « antisionisme d’État » ?
Il n’y a pas d’autre terme, Ilana.
En pleine guerre pour la survie de la seule démocratie du Moyen-Orient, cette obsession à vouloir reconnaitre un État palestinien est un effondrement moral. L’abandon pur et simple du combat pour nos valeurs universelles.
Car reconnaître cet État qui n’existe pas, n’apportera ni la paix, ni le moindre soulagement à quelconque urgence humanitaire à Gaza – dont le Hamas porte l’entière responsabilité pour avoir déclenché cette guerre.
Non, cette reconnaissance s’inscrit dans une logique toute autre : faire de la politique étrangère française une variable d’ajustement de la politique intérieure.
Il ne s’agit pas de géopolitique, mais de gestion sociale.
On veut reconnaitre un État palestinien pour « apaiser les frustrations » des populations arabo-musulmanes, pour compenser un soi-disant sentiment d’« islamophobie d’État » que provoquerait le soutien français à Israël, selon le rapport.
Un ressentiment fondé sur une inversion totale de la réalité. Car où est-il ce soutien à l’État juif quand la France appelle au boycott d’entreprises israéliennes ; lorsqu’elle évoque un embargo sur les armes ; quand elle somme Israël de cesser de se défendre ; quand elle remet en cause son accord d’association avec l’Union européenne ; ou quand elle n’ose plus défendre la vérité ni le sens des mots – préférant se taire face à l’infecte accusation de « génocide » par peur d’enflammer la rue arabe ?
Et parce qu’une partie radicalisée de nos concitoyens musulmans vit aujourd’hui enfermée dans une bulle de mensonges — des mensonges savamment diffusés et amplifiés par une extrême gauche pyromane et cynique — la France devrait se soumettre ?
Reconnaître un État palestinien aujourd’hui serait un acte sacrificiel. Une offrande faite à ceux qui rêvent d’un monde sans démocratie, sans Occident, sans Juifs.
Comme si jeter Israël en pâture suffisait à calmer la bête islamiste pour qu’elle ne nous dévore pas ensuite. Grave erreur. Très grave erreur.
Arié, que dit cette idée de l’état de notre République ?
Elle dit tout de notre faiblesse.
Face à la menace islamiste qui ronge notre société, au sommet de l’État, on voudrait que la réponse de la République ne soit plus de résister, mais de capituler.
Capituler au nom de « l’unité nationale » ? C’est un cauchemar.
Parce qu’une minorité d’une minorité menace de semer le trouble, on n’ose plus agir ? Alors on recule, en offrant la reconnaissance d’un 22e État arabe — radicalisé, islamisé, gangrené par la corruption et le terrorisme ? C’est insupportable.
On ne combat pas la bête islamiste chez soi en la nourrissant ailleurs.
On ne construit pas la paix en cédant aux exigences de ceux qui haïssent la liberté.
Et surtout, on ne peut tolérer que la paix au Moyen-Orient, la survie d’Israël, l’avenir du peuple juif et celui, particulièrement, des Juifs de France ne deviennent les otages des lâchetés politiciennes.
Nous ne l’accepterons jamais.
En fin de règne, Emmanuel Macron cherche désespérément à laisser une trace. Son bilan national est calamiteux, alors il se tourne vers l’international. Et quoi de plus transgressif, que de « reconnaître la Palestine » - ce vieux rêve des ennemis de la France, qui veulent effacer le nom d’Israël ?
Ce serait l’ultime trahison des valeurs républicaines face au totalitarisme islamiste.
Comme le Général de Gaulle et les héros de la France libre, il nous revient aujourd’hui de refuser la compromission, pour que la République ne parle jamais le langage de ses ennemis.
Arié Bensemhoun